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LE FRANÇAIS

de laine, et les hommes crièrent : « Allons, les jeunesses, c’est l’temps d’aller s’coucher… »

Mais on était insatiable ; une voix lança : « Une petite chanson, Jacques, avant de partir ». La maîtresse d’école et Jacques ne se firent pas prier et, pendant que la plupart des veilleurs s’habillaient, l’accompagnatrice, ayant plaqué les premiers accords, sous les indications de Jacques, ce dernier fit retentir la grand’salle des accents de la vieille chanson du terroir « À Bytown » à laquelle il voulait attacher une signification qui ne devait tromper personne :


À Bytown, c’est une jolie place
Où il s’ramasse bien d’là crasse
Ous qu’il y a des jolies filles
Et aussi des jolis garçons ;
Dans les chantiers nous hivernerons !

Nous avons sauté l’Long-Sault
Nous l’avons sauté tout d’un morceau.
Ah ! que l’hiver est longue
Quand on est loin d’sa blonde !
Dans les chantiers nous hivernerons !

V’la l’automne qu’est arrivé
Tous les voyageurs vont monter ;
Nous n’irons plus voir nos blondes
Dans les chantiers nous hivernerons !
Dans les chantiers nous hivernerons !