II
L’ÎLE D’ORLÉANS
Les six paroisses de l’Île d’Orléans — Traits historiques et traditions — Géographie locale — Une île de patriotes.
UAND on regarde l’Île d’Orléans sur une carte, notamment sur cette vieille carte de l’île elle-même
tracée, en 1689, par le sieur de Villeneuve, ingénieur du Roy, on trouve que l’ensemble de l’île ressemble par
la forme à une immense huître malpecque dont la petite extrémité se trouve du côté de Québec. Aucune île n’a une apparence plus pittoresque et une histoire plus intéressante ; cette dernière se perd dans la nuit des temps de la colonie française. L’Île d’Orléans a eu plusieurs noms : c’est l’ancienne Île-Bacchus, l’ancienne Île-Sainte-Marie, l’ancienne Île-Saint-Laurent, enfin, vulgairement, naguère, l’Île-des-Sorciers.
Le nom d’Orléans qui a prévalu lui a été donné en l’honneur de François 1er. On sait que l’Île d’Orléans, l’Île Madame et l’Île-des-Réaux formaient le comté d’Orléans jusqu’à l’Union des Canadas alors que l’Île d’Orléans fut réunie à la Côte de Beaupré.
L’Île d’Orléans, située à cinq milles de Québec, a vingt-et-un milles de longueur sur à peu près cinq milles dans sa plus grande largeur. Elle forme une étendue