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Peter McLeod

choses. Il leva les yeux. Le firmament ressemblait à une voûte radieuse, d’où une pluie d’or descendait, pétales effeuillées, par des mains divines : la neige en était jonchée.

La palabre du chef Montagnais l’avait sensiblement touché. On attendait de lui de grandes choses. La confiance de ses demi-congénères l’émouvait. Il aurait une mission à remplir ?… Mais qu’était-il venu faire en ces solitudes, si loin du champ de ses opérations journalières ?… Trouver Mary Gauthier… Sans doute, c’est une belle action qu’il a voulu tenter. N’avait-il pas solennellement promis, juré de veiller sur la jeune fille ? Son honneur est engagé. Et voici qu’une occasion se présentait de faire coup double dans le champ de la charité humaine, de faire plus grand, de monter plus haut dans le chemin de l’honneur… Une occasion de montrer qu’il a dans la poitrine un cœur et non une pierre, comme on le lui a fait savoir souvent. Et ces pauvres êtres qui étaient là, attendant ce qu’il allait faire et dont il avait du sang dans les veines, que lui demandaient-ils ? De les sauver, quoi !

Les hommes ne trouvent pas tous, le matin, à leur réveil, l’occasion de se révéler ce que la Providence a voulu qu’ils soient. On se forge lentement un corps, un esprit, un caractère et, après bien des attentes, une minute arrive où l’on a la permission d’exercer ces belles armes-là…

Peter McLeod agira. Il sera l’interprète auprès des puissances du jour, de tous ces pauvres gens qui lui demandent protection. Pour eux souvent, comme