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Peter McLeod

plusieurs jours sans provisions. On zigzague les montagnes dans tous les sens, pas le moindre gibier. Les chèvres ont émigré dans une autre zone… Un soir, un peu avant le coucher de soleil, voilà Bill Flanigan qui n’en peut plus… Il va mourir. Il appelle Sam McLeod qui en a vu bien d’autres de Macai à Macao… Et il lui dit : « M. Sam, je vais mourir ; je ne peux plus faire un pas. Je vous prie de me laisser seul… Courez votre chance, M. McLeod. Mais avant de nous séparer, je veux vous confier un message… Lorsque vous passerez par chez nous, à Québec… allez dans la rue Champlain au No. 12 et… vous direz à Susy…

Bill Flanigan s’arrêta tout à coup… À ce moment, les deux malheureux se trouvaient sur la pente d’une légère colline d’où la vue plongeait dans une belle vallée où coulait un ruisseau…

« …et vous direz à Susy… » et, comme un automate, Bill, qui était à demi couché sur la mousse, se soulève, saisit sa carabine qui était à côté de lui, l’épaule tant bien que mal, vise en bas dans la direction du ruisseau… Pan !…

Surpris, Sam McLeod regarde dans la direction où son compagnon a tiré et que voit-il ?… Une magnifique chèvre de montagne toute blanche, qui gigotait sur le sol, faisant voltiger la terre dans ses ruades d’agonie… Du gibier qui tombait du ciel !… de la viande pour atteindre les prochaines villes !…

« Est-ce vrai, ça Bill ? interrogea Peter McLeod.

— Oui, boss… c’est tout vrai !… Un coup chanceux ça ! Hi ! Hi ! Hi !…