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Peter McLeod

brise des couchers de soleil apportait de l’autre côté du Saguenay comme une odeur d’incendie de bois…

« Où sont-ils, tes fumiers ? demanda Peter McLeod.

Il était de ceux que l’impatience étouffe. Michel Simard répondit :

« Ils sont campés de l’autre côté de la pointe, en haut, c’est quand on travaille, mon garçon et moi, qu’ils viennent nous taquiner. J’en ai pourtant arrangé un, l’autre jour… il boite depuis. »

— Allons-y…

— Voulez-vous que j’apporte mon fusil ?

— Garde la pétoire pour les mulots…

Les hommes de la Compagnie étaient assis à la porte de leur tente, fumant leur pipe. Instinctivement, ils se levèrent quand ils virent arriver Michel Simard et son compagnon. L’un des hommes reconnut ce dernier.

« Peter McLeod ! » souffla-t-il aux autres. « Ça va barder… »

« Ça va dépendre de vous aut’s, » rétorqua Peter McLeod qui avait entendu… « Et d’abord, vous allez me dire « instanter » ce que vous êtes venus foutre ici ?…

Et le boss les fixa de ce regard insolent des gens qui cherchent avec qui se battre.

« On vient faire du bois », répondit l’un des hommes, « ça appartient, ici, à la Compagnie… »

— Vous êtes venu faire du bois ?… eh ! bien, mes petits agneaux, vous n’en ferez plus, du moins ici… Ça me fait bien de la peine, mais c’est comme je vous dis… Et maintenant, vous allez sacrer le camp, et pas demain, tout de suite, ou bien alors, du fond de