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cette époque — 1850 — à 35,000 âmes ; on constate qu’en tout 155,000 individus ont été perdus pour le Canada depuis 1760 jusqu’à 1850.

Et nous ne sommes qu’en 1850.

En calculant l’accroissement composé de ces émigrés depuis les diverses époques de leur départ, on trouve que la population française du Canada aurait été plus forte à cette époque — 1850 — de 5 à 600,000 habitants au moins, si tous y étaient restés. Cette perte doit être le sujet d’un double regret lorsque l’on songe d’abord à l’affaiblissement considérable qui en est résulté pour le pays ; puis à la part importante qu’ils auraient pu assurer aux Franco-Canadiens dans le Haut-Canada s’ils se fussent répandus dans ces fertiles contrées au lieu de se disperser presque sans fruit dans toute l’Amérique.

Le gros de l’émigration canadienne s’est fait sentir, semble-t-il, entre 1850 et 1855. En l’espace de quatre ans seulement, de 1852 à 1855 inclusivement, 15,000 des nôtres se sont dirigés vers les États-Unis ; en la seule année 1855, le Canada a perdu 5,207 des siens.

Maintenant si l’on faisait le même calcul, à partir de 1855 jusqu’à nos jours, on trouverait que le nombre de nos compatriotes qui nous ont quittés pour les États-Unis et l’Ouest s’élève au chiffre stupéfiant de 250,000 individus.