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formation de ces groupes. Aujourd’hui, des paroisses, situées sur les frontières de New-York, du Maine et du Vermont sont parvenues à s’agglomérer, à vivre ensemble et à former une petite colonie canadienne au milieu des cités étrangères. La communauté des habitudes et de la langue les tient unies ; la maison de Dieu les rassemble et la société St-Jean-Baptiste achève de maintenir et de resserrer leur faisceau…

Néanmoins, quelque confiance que l’on put fonder sur cet instinct vivace de conservation nationale et sur les résultats qu’il avait produits ce mouvement continu d’émigration déterminait dans le Bas-Canada, une perte d’habitants beaucoup trop considérable pour ne pas éveiller douloureusement l’attention de tous les hommes dévoués à leur patrie. Nous le répétons, c’était une situation déplorable que celle d’un pays contenant d’immenses terres fertiles et incultes, et d’où cependant une partie de la population était obligée de s’exiler faute de travail et d’espace. Nous avons vu que l’on se mit à exercer alors une véritable pression sur le gouvernement des Canada unis pour l’obliger à obvier au mal. Nous avons vu qu’il avait fallu encore beaucoup de temps avant que tous ces généreux efforts des gouvernements et des hommes publics pussent réduire cet entrainement en faisant disparaître les causes qui l’a-