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vaient déterminé…

Aujourd’hui, ces causes pour la plupart n’existent plus : il faut dire aussi que l’émigration des nôtres vers les États-Unis a considérablement diminué. Autrefois on émigrait par groupes et l’on vivait de même, là-bas. Aujourd’hui, les départs sont isolés. Tout au plus trois ou quatre jeunes gens se décident, un jour, de partir ensemble pour les États-Unis ; généralement, on part seul ; on se mêle aux peuples étrangers et l’on perd bien vite les habitudes du pays. Autrefois, on l’a vu, on était forcé par des causes supérieures de quitter son pays, et on le faisait, le plus souvent, à contre-cœur. De nos jours, hélas ! on peut dire que le caprice seul dirige les quelques émigrants qui partent encore, chaque année, pour l’« Amérique ».

N’a-t-on donc pas tout ce qu’il faut, ici, pour vivre et pour vivre à l’aise ? Le pays se défriche et s’agrandit, les industries se créent, le commerce prospère, l’agriculture a fait du Canada, notamment de notre province, une des contrées les plus agricoles du monde ; il nous faut donc tous les bras dont la nation peut disposer, tous les efforts, toutes les intelligences des fils de la patrie, si l’on ne veut pas nous voir envahir par les étrangers. Et tout cela est si nécessaire que si l’un des nôtres part, il faut immédiatement le remplacer.