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Mais, grâce à ce prodigieux accroissement, New-York devient bientôt la grande fascinatrice des affamés de l’or. Une immense immigration s’y dirige, augmentant chaque année la population de milliers d’individus de tous les pays, si bien qu’elle en change bientôt le caractère ethnique originel et qu’aujourd’hui, les quatre cinquièmes de cette population sont d’origine étrangère et que le dixième seulement du peuple appartient à la vieille souche américaine d’avant la Révolution.

Et plus que jamais, aujourd’hui, à cause de sa richesse toujours croissante, New-York reste la pieuvre dont les tentacules, couvrant le monde, traversant les océans, attirent vers elle des légions de pauvres, fascinés, assoiffés d’or et d’inconnu…

Hélas ! le malheur est qu’on se laisse trop facilement éblouir par les dehors ; par la somptuosité des édifices, l’immensité de ses manufactures, la variété de ses industries.

On oublie trop que les grandes villes américaines frappent surtout, quand on y regarde de près, par l’accroissement de la pauvreté excessive à mesure qu’augmente la population immigrante ; par l’accroissement réel ou apparent de la distance qui sépare les gens très riches et les gens très pauvres : en d’autres termes, par ce fait, que si d’une part il se crée des fortunes colossales pour lesquelles bien