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songe, avant tout, à son abri, mais il est seul et il ne peut pas payer des ouvriers. Un peu d’aide le sauverait ; il s’en va donc trouver les voisins, qui sont à deux ou trois milles, quelquefois, et il leur dit : « Je viens m’établir parmi vous, mais je n’ai rien ; vous n’aviez rien non plus quand vous êtes arrivés. Il me faut une maison ; venez m’aider à la construire. » Et les voisins prennent rendez-vous, réunissent leurs forces et en quelques jours le « log house » est construit.

Jacques Pelletier sut gré à ses voisins de leur bon cœur, mais il refusa.

L’étonnement fut général. Il devint à son comble quand on apprit, quelques jours après, que Jacques venait de mettre sa terre en vente.

D’aucuns, les vieux, ne le crurent pas. Mais il fallut bien se rendre à l’évidence quand un jour on vit arriver Jacques accompagné du notaire du village et suivi d’un tiers qui devait être sans doute le nouveau propriétaire.

Les vieux routiniers de la terre, les voisins de Jacques Pelletier, qui ne connaissaient pas le pays au-delà de la ligne seigneuriale de leur paroisse, ne savaient trop quoi penser des agissements de leur vieil ami. Où allait-il, qu’allait-il faire ?…

Mais Jacques Pelletier avait son idée. Depuis longtemps il caressait un rêve qu’il eût