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ont leur racine dans le plus intime et le plus irréductible de notre imagination…

Chez nous, Noël prend corps avec le Jour de l’An, avec, aussi, celui des Rois ; et nous avons les Fêtes.

Les Fêtes !… À la campagne, tout s’anime à leur accent magique. La neige, le froid, la poudrerie, les bois dépouillés, chargés de neige et de verglas, craquant sous les coups de la brise, la tempête même, tout nous dit : voici les fêtes !… Et l’on aime à braver le froid ; et la neige nous fascine par ses reflets ; la forêt gémissante a même, à cette époque, un langage pour nous ; un langage plein de mystère, quand ses échos engourdis répercutent les bruits tintinnabulants des grelots sur la route, le soir, après la veillée… quand la neige crie sous la lisse des carrioles et des traîneaux…

En ces jours de transition entre l’année qui s’en va et celle qui commence, il semble que les fêtes et leurs coutumes traditionnelles se multiplient comme autant d’anneaux qui relient le passé avec le présent. Noël, le Jour de l’An et celui des Rois nous font vivre dans une atmosphère de légendes, de conventions et de vieux us enveloppés tous dans une même auréole de poésie radieuse et caressante…

Nous sommes donc à la veille de Noël.

De tous côtés et dans toutes les demeures de