Page:Potvin - Un héros de l'air, l'heureuse aventure de Roméo Vachon, 1955.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

français… Le 26 octobre 1920, Landry, sur un « Curtiss » qui lui appartenait, couvrit en une heure la distance entre Québec et Trois-Rivières, cette performance fut alors considérée comme un exploit. J.-M. Landry s’occupa pendant douze années d’aviation. Il abandonna volontiers le métier qui lui coûtait fort cher et pour lequel il fut bien peu encouragé, aussi bien par le public que par les autorités.[1]


Exploits aériens étrangers


En 1920, l’aviation mondiale, dirions-nous, avait treize ans à peine si l’on fait remonter le premier vol d’un engin plus lourd que l’air à l’expérience de Clément Ader à Satory en 1909. Elle en était encore au régime heureux de l’enfance et pourtant alors, si les moteurs ayant donné des ailes aux hommes du XXe siècle, ils ne voulurent pas en priver les femmes et le monde eut, dès cette année 1909, les « Anges du ciel »…, le premier aéro-club féminin en Europe. Mais alors dans notre pays de Québec, l’aviation était dans ses langes, au berceau. Quoi qu’il en soit, on était encore bien loin — et proche — pourrait-on dire de l’époque présente où on a estimé que les avions de ligne avaient, une année, fait 180 fois le tour du monde… et on annonçait qu’il décolle de la terre un avion toutes les cinq secondes…

L’aviation militaire a été la génératrice de toutes les autres aviations : civile, commerciale, postale et touristique. Au lendemain de la première guerre, vers 1920, où en était l’aviation canadienne en général ? Le regretté, Louis Francœur écrivait dans le Journal du 6 avril 1935 :

« Où sont les aviateurs — étrangers, bien entendu — dont les exploits défrayaient la chronique, il y a quinze ans, dix ans même ? Beaucoup, hélas ! ont été victimes de leur courage, pour ne pas dire, de leur témérité. Car

  1. Décédé en juillet 1955, à Québec, à l’âge de 67 ans.