Page:Potvin - Un héros de l'air, l'heureuse aventure de Roméo Vachon, 1955.djvu/16

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la publicité, comme la drogue, est un terrible stimulant. Alors, on le sait, le public ne manifestait d’intérêt que pour les périlleuses envolées. On commença par boire d’un seul coup l’Atlantique, puis on eut soif du Pacifique ; et afin que son nom fut tout à fait en vedette, on redécouvrit le Pôle Nord et le Pôle Sud ; on fit du « looping-the-loop » autour du globe terrestre et il y eut des incursions jusque dans la stratosphère… Seule, la lune, pourtant si proche — 80,000 lieues seulement — allait rester sans aérodrome ».

… « seule la lune »… et sur terre, seul, Québec !… Québec sans aérodrome et sans aviateurs !

Et pourtant, Québec alors, avec tant d’intérêt et d’enthousiasme, avait acclamé Georges Mestache, peu d’années après la traversée de la Manche par Blériot. Qui de la génération actuelle ne se souvient, à Québec, de cet aviateur français, Georges Mestache qui, sur un petit Blériot, en 1911 et en 1912, vola à de nombreuses reprises au-dessus de Québec, pour le compte de la Commission de l’Exposition Provinciale qui l’avait engagé à cette fin. En 1911, ce fut avec un Blériot, la deuxième fois, l’année suivante, avec un Morane qui, la même année, à Winnipeg, avait été endommagé dans une chute et que Mestache avait fait réparer aux usines Borel, à Chicago.

Et en 1919, ce fut un autre aviateur français, Vézine, qui survola Québec pendant l’été dans un petit avion ouvert à tous les vents, après quoi, il s’en alla mourir en Chine…

Parmi les pionniers canadiens-français de l’aviation, il ne faut pas oublier le célèbre pilote du « Santa Maria », Louis Bisson, O.B.E., qui, une année, a piloté au-dessus des Vicariats et des centres de mission de l’Ouest Canadien celui que l’on a appelé l’« Évêque du Vent », Mgr  Turquetil, décédé récemment. Bisson est aujourd’hui président des Cadets de l’Air.