Page:Potvin - Un héros de l'air, l'heureuse aventure de Roméo Vachon, 1955.djvu/20

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L’Histoire dira que les deux premiers, Roméo et Irenée, plus particulièrement encore le premier, Roméo, furent les pionniers de l’aviation commerciale dans l’est du Canada, comme l’Histoire notera que le berceau de cette aviation fut un humble petit village du comté de Champlain, Lac-à-la-Tortue, situé vis-à-vis Grand’Mère, de l’autre côté du Saint-Maurice.

C’était alors une assez troublante époque pour inaugurer un service d’aviation, civile ou autre ; et le pilote de ce temps-là, dont on ne se souvient pas sans une espèce de mélancolie, devait être pétri, pour ainsi dire, de bravoure, d’audace et de témérité pour s’envoler à l’aventure dans les airs sur des machines qui étaient loin d’être pourvues du quart d’un soupçon des perfectionnements des avions modernes. Alors, le pilote et sa machine formaient un tout héroïque. L’intrépidité, le courage, l’endurance remplaçaient… le compagnon de l’air et les perfectionnements modernes. En ce temps-là, les deux frères Vachon ont dû paraître de bien petites gens aux yeux de leurs compatriotes, dont l’attention, depuis 1914, était surtout captivée par les exploits spectaculaires d’as européens de réputation mondiale.

Dans le numéro du 1er février 1930 du Journal de Québec, son rédacteur Louis Francœur, dans un article vedette, après avoir rappelé les progrès de l’aviation en général « maintenant partie intégrale de la vie moderne », soulignait ce qu’était alors ce moderne mode de locomotion à Québec qui possédait trois aéroports : une base d’hydravions au pied des falaises de Sillery et deux aérodromes sur les hauteurs de Ste-Foy, dont celui du Bois Gomin… Et l’auteur de l’article, entre autres événements aériens québécois, écrivait, après avoir cité les noms des premiers aviateurs canadiens-français, les Vachon, les Shiller, les Simoneau, sans oublier, en passant, les De Lesseps, les Cuisinier et autres.