Page:Potvin - Un héros de l'air, l'heureuse aventure de Roméo Vachon, 1955.djvu/31

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de Clouswitz : « se fixer un grand dessein et le poursuivre avec une énergie persévérante, telle est la cause déterminante du succès ».

L’Histoire dira que des Canadiens français furent, dans l’est du Canada, les pionniers du service aéro-postal et grâce à ce service aérien dans cette partie lointaine et difficile de la province de Québec : le Labrador canadien, ou la Côte Nord. Et le premier de ces aviateurs de notre race dans ce service difficile et hasardeux fut Roméo Vachon. Dès 1921, lui et son frère Irenée songèrent à faire des démarches auprès du gouvernement fédéral en vue d’obtenir un contrat de transport de la malle et les fonds nécessaires pour maintenir un service régulier. C’était le rêve de Roméo Vachon. Mais sur les entrefaites, le gouvernement changea et l’entreprise, seulement en herbe, ou en rêve, en resta là, pour le moment. Pour un tel service, il fallait de toute nécessité compter sur les ministres dispensateurs des contrats postaux et du transport des marchandises et des passagers. Le projet de Roméo Vachon était partie remise à une date qui ne sera heureusement pas éloignée.

En attendant, notre Beauceron ne perdait pas son temps. On a vu qu’il complétait son entraînement au Lac-à-la-Tortue en participant à la surveillance contre le feu des forêts de la Cie Laurentide. Pendant les années 1922 et 1923, il survola, toujours pour le compte de l’« Ontario Paper Co. », la Côte Nord, patrouillant les vastes forêts de cette compagnie, de Baie Comeau, se rendant jusqu’à Pointe Amour, que les gens de l’endroit appellent « Pointe-de-la-Mort ». Il se familiarisait ainsi avec le pays que, selon Jacques Cartier, « Dieu donna en héritage à Caïn ».


La « Laurentide Air Services Co. »


La Cie « Laurentide Pulp and Paper Co. » faisait de bonnes affaires avec ce service de patrouille. Tout allait