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machine, toujours Roméo Vachon, flanqué de son mécanicien, Jos. Fecteau, ou Roméo Bélanger, ou encore Geo. Ouellette.

Jos. Fecteau !… Qu’on nous permette ici une toute petite digression pour évoquer le souvenir de la fin pénible de ce jeune aviateur, mécanicien et compagnon fidèle de Roméo Vachon au-dessus de la Côte Nord. Le 29 janvier 1940, un trappeur du nom de James McNeil, du Labrador terre-neuvien, découvrait non loin de Hopedale — Labrador — dans une cabane de bois rond, les cadavres de trois hommes. Des inscriptions sur les murs de la cahutte indiquaient que durant plusieurs semaines, les malheureux n’avaient vécu que d’eau, de quelques menus gibiers et qu’ils habitaient la cabane depuis le mois d’octobre précédent. On en conclut, à l’aide des notes trouvées sur eux, qu’ils avaient attendu le trappeur McNeil qui s’arrêtait là chaque automne, et qu’ils avaient attendu en vain cet automne-là — 1939 — d’octobre à la fin de janvier. Les dépouilles de ces malheureux, gelés en pierre, furent identifiées comme étant celles de Jos. Fecteau, aviateur, de Ste-Marie de Beauce, J.-C. Côté, ingénieur, de Québec et G.-H Davidson, homme d’affaires, de Montréal. Ils étaient partis de Moisie, Jos. Fecteau au volant de l’avion, pour un voyage de reconnaissance des limites à bois du Labrador, le 13 septembre 1939. Durant six mois, on n’eut plus nouvelles d’eux. Dans la cabane, on lisait, entre autres choses : « À partir du 6 novembre jusqu’au 3 décembre, seulement de l’eau… Dans la hutte, pas une once de nourriture… »

Telle fut la fin du malheureux compagnon de Roméo Vachon qui pleura amèrement cette triste fin.

Lors de la randonnée aérienne que nous avons rappelée au début de cet opuscule, Fecteau était co-pilote sur l’hydravion dont nous étions passager. En le quittant sur le quai de Bagotville, je le félicitai pour la bonne tenue de