Page:Pouget - Le sabotage, 1911.djvu/16

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seront assez puissants pour s’émanciper intégralement nous permettra de tenir tête à l’exploitation dont nous sommes les victimes.

Il faut que les capitalistes le sachent : le travailleur ne respectera la machine que le jour où elle sera devenue pour lui une amie qui abrège le travail, au lieu d’être comme aujourd’hui, l’ennemie, la voleuse de pain, la tueuse de travailleurs.

En conclusion de ce rapport, la Commission proposa au Congrès la résolution suivante :

Chaque fois que s’élèvera un conflit entre patrons et ouvriers soit que le conflit soit dû aux exigences patronales, soit qu’il soit dû à l’initiative ouvrière, et au cas où la grève semblerait ne pouvoir donner des résultats aux travailleurs visés : que ceux-ci appliquent le boycottage ou le sabotage — ou les deux simultanément — en s’inspirant des données que nous venons d’exposer.

La lecture de ce rapport fut accueillie par les applaudissements unanimes du Congrès. Ce fut plus que de l’approbation : ce fut de l’emballement. Tous les délégués étaient conquis, enthousiasmés. Pas une voix discordante ne s’éleva pour critiquer ou même présenter la moindre observation ou objection.

Le délégué de la Fédération du Livre, Hamelin, ne fut pas des moins enthousiastes. Il approuva nettement la tactique préconisée et le déclara en termes précis, dont le compte rendu du Congrès ne donne que ce pâle écho :

Tous les moyens sont bons pour réussir, affirma-t-il. J’ajoute qu’il y a une foule de moyens à employer pour arriver à la réussite ; ils sont faciles à appliquer pourvu qu’on le fasse adroitement. Je veux dire par là qu’il y a des choses qu’on doit faire et qu’on ne doit pas dire. Vous me comprenez.