Paris, ont vulgarisé une pratique, qui d’ailleurs tombe en désuétude depuis 1906 — c’est-à-dire depuis que les ouvriers de la corporation sont groupés en syndicats puissants.
Cette pratique consiste à embaucher un « costaud » qui, sur le chantier, donne l’élan à ses camarades. Il « en met » plus que quiconque… et il faut le suivre, sinon les retardataires risquent d’être mal vus et d’être débauchés comme incapables.
Une telle manière de procéder dénote bien que ces entrepreneurs raisonnent à l’égard des travailleurs comme lorsqu’ils traitent un marché pour l’acquisition d’une machine. De même qu’ils achètent celle-ci avec la fonction productive qui lui est incorporée[1], de même ils ne considèrent l’ouvrier que comme un instrument de production qu’ils prétendent acquérir en entier, pour un temps donné, tandis qu’en réalité, ils ne passent de contrat avec lui que pour la fonction de son organisme se traduisant en travail effectif.
Cette discordance qui est la base des rapports entre patrons et ouvriers met en relief l’opposition fondamentale des intérêts en présence : la lutte de la classe qui détient les moyens de production contre la classe qui, dénuée de capital, n’a d’autre richesse que sa force de travail.
Dès que, sur le terrain économique, employés
- ↑ Il y a cependant des cas où le vendeur d’une machine ne cède pas intégralement à son acheteur la fonction productrice de la dite machine. En exemple, certaines machines à fabriquer les chaussures qui sont munies d’un compteur enregistrant le nombre des chaussures produites et qui sont vendues avec la stipulation que l’acheteur paiera indéfiniment une certaine redevance par paire de chaussures produite.