nerait d’empoisonner les malades… ce qui, après avoir conduit ceux-ci au tombeau, l’amènerait lui-même en cour d’assises et ne causerait aucun sérieux préjudice à son patron.
Certes, le « potard » saboteur agirait autrement. Il se bornerait à gaspiller les produits pharmaceutiques, à en faire une généreuse distribution ; il pourrait encore employer pour les ordonnances les produits purs, — mais très coûteux, — en place des produits frelatés qui s’emploient couramment.
En ce dernier cas, il se dégagerait d’une complicité coupable… de sa participation au sabotage patronal, — criminel celui-là ! — et qui consiste à délivrer des produits de basse qualité, d’action quasi nulle, au lieu des produits purs ordonnancés par le médecin.
Il est inutile d’insister davantage pour démontrer que le sabotage pharmaceutique peut être profitable au malade, mais qu’il ne peut jamais, — au grand jamais ! — lui être nuisible.
C’est d’ailleurs par des résultats similaires, favorables au consommateur, que, dans bien des corporations, — entre autres celles de l’alimentation, — se manifeste le sabotage ouvrier.
Et s’il y a un regret à formuler c’est que ce sabotage ne soit pas davantage entré dans nos mœurs ouvrières. Il est triste, en effet, de constater que, trop souvent, des travailleurs s’associent aux plus abominables frelatages qu’il soit, au détriment de la santé publique ; et cela, sans envisager la part de responsabilité qui leur incombe dans des agissements que le Code peut excuser, mais qui n’en sont pas moins des crimes.
Un appel à la population parisienne — dont ci-dessous est reproduit l’essentiel, — lancé en 1908