Page:Pouget - Le sabotage, 1911.djvu/45

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Ou bien, aux employés qui, se refusant aux malhonnêtetés et aux scélératesses que l’exploiteur exige d’eux, libérant leur conscience en mettant public ou consommateurs en garde ?

Nous venons d’examiner les procédés de sabotage mis en œuvre par la classe de travail, sans qu’il y ait abandon du chantier ou de l’atelier ; mais le sabotage ne se limite pas à cette action restreinte ; il peut devenir, — et il devient de plus en plus, — un aide puissant en cas de grève.

Le milliardaire Carnegie, le roi du Fer, a écrit :


Attendre d’un homme qui défend son salaire pour les besoins de sa vie, d’assister tranquillement à son remplacement par un autre homme, c’est trop attendre


C’est ce que ne cessent de dire, de répéter, de clamer les syndicalistes. Mais, il n’y a pire sourds, on le sait, que ceux qui ne veulent pas entendre — et les capitalistes sont du nombre !

Cette pensée du milliardaire Carnegie, le citoyen Bousquet, secrétaire du Syndicat des Boulangers parisiens, l’a paraphrasée dans un article de La Voix du Peuple[1] :


Nous pouvons constater, écrivait-il, que le simple fait de l’arrêt du travail n’est pas suffisant pour l’aboutissement d’une grève. Il serait nécessaire et même indispensable, pour le résultat du conflit, que l’outillage, — c’est-à-dire les moyens de production de l’usine, du tissage, de la mine, de la boulangerie, etc.,

  1. Dans le numéro du 21 mai 1905