Page:Pouget - Le sabotage, 1911.djvu/50

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C’est à cette préoccupation des nécessites inéluctables et du but à atteindre qu’obéissaient, il y a quelques années, les employés des tramways de Lyon qui, pour rendre impossible la circulation des « cars », avec des renégats pour wattmen, coulaient du ciment dans les aiguilles des rails.

Autant peut s’en dire également du personnel du Chemin de fer du Médoc qui se mit en grève en juillet 1908 : avant de suspendre le travail il avait eu soin de couper la ligne télégraphique reliant les gares et, lorsque la Compagnie voulut organiser un service de fortune il fut constaté que les organes de prise d’eau des locomotives avaient été dévissés et cachés.

Un original procédé est le suivant, qui fut appliqué à Philadelphie dans une grande maison de fourrures, une de ces dernières années : avant de quitter le travail les ouvriers coupeurs furent invités par le Syndicat à modifier la grandeur de leurs « patrons » régulièrement d’un pouce en plus ou en moins. Chaque ouvrier suivit le conseil, rognant ou augmentant ses « patrons » à sa guise… Après quoi, le travail ayant cessé des « jambes noires » furent embauchés sans que les grévistes en soient émus. Ces jaunes se mirent au travail et ce fut un beau gâchis ! Les coupeurs coupèrent… et rien ne s’accordait ! Tant et si bien qu’après avoir perdu beaucoup de dollars, le patron fut dans l’obligation de réembaucher les grévistes… Chacun reprit son poste et chacun redressa ses « patrons » en plus ou en moins.

On n’a pas oublié la formidable désorganisation qu’apporta au printemps de 1909 la grève des Postes et Télégraphes. Cette grève étonna