Page:Pouget - Le sabotage, 1911.djvu/52

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À la suite de cette deuxième grève, des groupes de révolutionnaires, dont les recherches de la police et du parquet n’ont pas réussi à découvrir la filière, décidèrent de saboter les lignes télégraphiques et téléphoniques, pour protester contre le renvoi en masse de plusieurs centaines de grévistes. Ils annoncèrent leur intention de s’acharner à ces guérillas d’un nouveau genre tant que les postiers révoqués pour faits de grève, n’auraient pas été réintégrés.

Une circulaire confidentielle envoyée aux adresses sûres que ces groupes, — ou ce groupe, — s’étaient procurées, précisait dans quelles conditions devait s’opérer cette campagne de sabotage des fils.


Les camarades qui t’envoient ce papier, disait cette circulaire, te connaissent si tu ne les connais pas ; excuse-les de ne pas signer.

Ils te connaissent pour un révolutionnaire sérieux.

Ils te demandent de couper les fils télégraphiques et téléphoniques qui seront à ta portée dans la nuit de lundi à mardi 1er  juin.

Les nuits suivantes tu continueras sans autre mot d’ordre, le plus souvent que tu pourras.

Quand le Gouvernement en aura assez il réintégrera les 650 postiers qu’il a révoqué.


Dans une seconde partie, cette circulaire contenait un formulaire détaillé et technique qui exposait les différentes façons de couper les fils tout en évitant d’être électrocutés. Elle recommandait aussi, avec beaucoup d’insistance, de ne pas toucher aux fils des signaux ni aux fils télégraphiques des compagnies de chemin de fer et, pour rendre impossible toute erreur, il était insisté minutieusement sur les moyens de reconnaître les fils des compagnies de ceux des lignes de l’État.