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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/12

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YVÉE JOURDAN

vous un coin de tendresse déçue, un intense besoin d’affection, une touchante résignation que je ne puis oublier. Vous m’avez attendrie. Je vous ai écouté ; puis, une mauvaise passion vous a séparé de moi et de vous-même. Vous avez été sans résistance. Au fond, vous avez la mollesse et le laisser-aller des Orientaux. Votre race s’affirme ainsi semblable à la leur. Je vous plains extrêmement. Oui, en face de vous, je me sens envahie par une grande pitié. Vous vous livrez, à moi, sans chercher une excuse, sans songer à vous dérober, entièrement. Vous êtes là, abattu, meurtri, et vous vous accusez dans un douloureux réveil de votre conscience. Je me souviens de ces mots : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul !… » Mais, il y a mon frère et sa belle confiance, ainsi que sa clairvoyance