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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/65

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YVÉE JOURDAN

tite fille dira : je sais bien vivre ! N’as-tu pas lu un livre exquis de Marcel Schwob — le livre de Monelle — sur les petites filles ? Il a si bien saisi tout ce qui les explique. Je te l’apporterai.

La journée s’achevait, une radieuse et claire journée de janvier. Nous étions dans un coin de la serre surchauffée, et bizarrement fleurie. À travers les transparentes vitres, ou voyait l’éclat du soleil s’atténuer lentement ; il disparut soudain, et ce fut la nuit qui nous a doucement baignées.

La voix de mon amie chantait un doux murmure rassurant et mélodieux, et cela m’enivrait. Je l’écoutais me dire :

— Ma chère petite Yvée, ma douce petite fille, ma faible petite fleur… tu m’intéresses étrangement. Je voudrais bien te comprendre. Il faudrait que tu te livres de toi-