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Paris, depuis seulement la guerre : La rue des Filles-Dieu, la bien nommée pour les vertus spéciales de ses habitantes, l’impasse de la Grosse Tête, à côté. La Cité-Doré dont j’ai dû conter l’histoire quelque part, car mon oncle et ma tante Brunet étaient très liés, avant la guerre avec l’étrange et philanthrope propriétaire de cette cité qui portait son nom, le vieux et aimable M. Doré, la Fosse-aux Lions, etc., et vingt autres dont j’ai comme noté et enregistré le souvenir dans mes volumes, au jour le jour pour ainsi dire, au moment de leur disparition ou transformation, ce qui, au point de vue du pittoresque et des souvenirs d’antan, est tout un.

Bientôt ceux qui aime si passionnément leur vieux Paris n’auront plus à se mettre sous la dent, si j’ose dire, que la rue de Venise, mal odorante, malgré ses remises de voiturettes de marchandes d’oranges, des quatre-saisons ; malgré ses autres riveraines qui, en fait d’oranges… mais n’insistons pas !

En vérité ce sera peut-être tout de même un peu coriace et insuffisant ; car enfin ce n’est pas toujours une raison suffisante d’être de Venise pour se gondoler !

Il est vrai que cela dépend aussi du sens que l’on attache au mot mais au fait c’est le moment d’insister de moins en moins et ce serait bien le cas de regretter, n’est-ce pas ? que la rue des Mauvais-Garçons n’ait pas une sœur, du moins quant au vocable si médiéval et si expressif…