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connu et ignorant tandis que l’on songe à envoyer au Collège de France le père Scheil !

Cette nouvelle paraît constituer une fumisterie tellement colossale que personne dans notre monde savant n’y veut croire, car, quelle que puisse être encore dans notre malheureuse République l’influence du parti clérical et des antisémites, cette nomination serait tellement incroyable, qu’elle nous paraît à tous invraisemblable.

Il est bien vrai que notre école française à Rome est dirigée par un évêque, M. Duchesne, qui, ipso facto, en rend toute étude stérile et inutile par sa seule présence, car il ne peut pas lui-même enseigner tout ce qui détruirait historiquement les légendes de sa religion.

Mais avec le père Scheil il y a plus encore, c’est qu’Oppert lui-même, qui le connaissait bien, avait déclaré à plusieurs reprises qu’il ne pouvait être qu’un imposteur ou un ignorant et, hélas ce n’est là que l’expression de la plus exacte vérité.

Du reste, à ce point de vue spécial, je ne puis mieux faire, pour bien éclairer mes lecteurs, que de rapporter ici les lignes suivantes de Clemenceau qui connaît bien la question :

« On sait combien les études assyriologiques sont étroitement liées à l’exégèse biblique. Il est maintenant établi, par exemple, que les récits de la Genèse sur la création, la chute de l’homme, le déluge, ont été empruntés au cycle des légendes babyloniennes. De telles découvertes montrent forcément les Livres Saints sous un jour un peu diffé-