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cet état qu’on appelle l’« habitude » et explique les phénomènes qui en découlent.

Tout cela est parfaitement dit et observé, mais appelle une foule de réflexions et de constatations qui ne sont pas exposées dans la note si curieuse de mon confrère.

On a dit avec raison que l’habitude est une seconde nature et rien n’est plus vrai, mais ce n’est que la constatation et non l’explication d’un phénomène ; or il est certain que l’habitude n’est qu’une résultante et en quelque sorte une forme de la mémoire. Autrement dit l’habitude n’est que de la mémoire appliquée et traduite en actes tangibles, s’il est permis de s’exprimer ainsi.

Il y aurait donc sur ce premier point toute une enquête à faire sur les rapports, les différences et les similitudes entre la mémoire et l’habitude. Mais ce n’est encore là qu’une des faces de la question et il serait tout aussi intéressant de rechercher le rôle des habitudes purement intellectuelles et psychiques, d’un côté, et des habitudes physiologiques de l’autre.

Et alors les problèmes les plus intéressants et les plus troublants se dressent tout à coup devant nous, au point de vue de la philosophie générale.

En effet, est-ce le côté moral qui commence par influencer le côté matériel ? Cela paraît probable ; mais alors, s’il en est ainsi — ce dont je ne doute pas pour ma part — du moment que les animaux sont tributaires de l’habitude tout comme l’homme, on peut donc en conclure qu’ils ont une part