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de raisonnement et par conséquent d’intelligence tout comme l’homme.

C’est précisément ce qu’il fallait démontrer, comme l’on dit à l’école et la chose me semble, en effet, assez démontrée par les exemples de tous les jours, pour qu’il soit impossible de douter, même un instant, tout à la fois de l’intelligence et du raisonnement chez les animaux : précédant l’habitude, tout comme chez nous.

Maintenant j’arrive fatalement à une démarcation encore plus délicate chez l’homme, entre les habitudes morales et physiques, et tantôt le moral influe sur la bête et tantôt, au contraire, c’est la bête humaine qui commande à la volonté annihilée, et tout de suite vous allez sentir qu’il me faudrait des volumes pour décrire le monde dans lequel j’entre de plain-pied.

Cependant quelques exemples suffiront pour vous faire toucher du doigt ma pensée.

Vous avez l’habitude de penser, d’écrire ; c’est purement moral et psychique, du moins dans la cause initiale et déterminante, sinon dans la traduction tangible de l’acte qui en découle et qui consiste à tenir sa plume, par exemple. Mais vous avez l’habitude de fumer, de boire, de vous amuser hors de raison ; là c’est une habitude physique, et si la volonté ne réagit pas, la bête l’emporte et commande à l’intelligence.

Il est certain que les habitudes physiques créent des besoins factices, des appétences impérieuses à certaines heures de la journée ; c’est ainsi que l’on