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a besoin de fumer après dîner et de boire son apéritif avant, que l’on prend l’habitude de sortir, etc.

Le corps commande alors en maître ; il a des habitudes, et l’intelligence qui ne résiste pas est son esclave.

Ceci est l’histoire, la genèse bien connue de tous les vices plus ou moins graves dont l’homme est la victime, et il est certain qu’il est bien difficile de faire le partage alors entre le corps et l’intelligence.

Mais ce qu’il serait intéressant de préciser, c’est, toujours dans le même ordre d’idées, quelles espèces d’appétences, de besoins, peut éprouver l’âme, l’intelligence, en dehors du corps, ou de complicité avec lui !

Puis certains peuples ont des habitudes physiques bien amusantes et qui ne sont que des manies invétérées, comme les Américains, qui ont l’habitude de taillader à coups de couteau ou de canif les tables devant lesquelles ils se trouvent ou d’y jouer avec les mains des morceaux échevelés d’un piano imaginaire.

Ceci est à rapprocher des habitudes des enfants mal dirigés qui se sucent les pieds ou se fourrent les doigts dans le nez !

J’ai connu une femme du meilleur monde et fort instruite qui avait contracté la manie de manger de la craie et qui était ainsi devenue géophage par habitude.

Avant de finir, je veux en revenir aux animaux,