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depuis la plus haute antiquité. Prenez un évêque d’aujourd’hui avec ses habits de cérémonie, la crosse et la mitre sacerdotale ; il est habillé très exactement comme un prêtre de Baal, à Babylone, à Ninive, à Persépolis ou à Thèbes, du temps des Assyriens ou des Chaldéens.

Prenez également la cérémonie rituélique de la transsubstantiation, c’est le dernier et vivant vestige chez nous, sous une forme mystique et sacerdotale de la vieille anthropophagie atavique de nos ancêtres.

Mais je ne veux pas multiplier indéfiniment ces exemples et j’arrive de suite au tatouage moderne, non pas tel qu’il se pratique encore dans les dernières tribus sauvages, mais tel que nous pouvons le constater tout autour de nous, dans le grand monde, chez les matelots et chez les Apaches des deux sexes des boulevards extérieurs, par exemple.

Là encore nous nous retrouvons en pleines traditions théologiques et les mutilations ou déformations du corps ont toujours été considérées dans toutes les religions depuis le commencement du monde comme des manifestations pour rendre hommage à la divinité.

C’est ainsi que les clers — pas de lune ni de notaire — sont tonsurés et c’est ainsi que l’habitude du tatouage se perd littéralement dans la nuit des temps.

Jusqu’à présent on croyait qu’il était resté le monopole des sauvages, des marins et des filles