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pérer et dont l’empoignante mélancolie m’a retenu longtemps attaché le front collé aux barreaux de cette chambrée… Pauvres gens !

— Mais ils sont coupables.

— Oui, mais pauvres gens tout de même, doublement et surtout parce qu’ils sont coupables, car toute déchéance physique ou morale doit exciter la pitié du philosophe que regarde passer l’humanité…

Les dettiers sont logés au troisième étage et les condamnés de droit commun au quatrième, et pour garder tout ce monde, le personnel n’est guère que d’une trentaine de personnes, gardiens et autres ; il est vrai qu’il n’y a pas là de grands criminels.

Et maintenant de l’autre côté, à droite de la prison, en entrant du côté de l’hôpital de la Pitié, du côté de la petite place du Puits-de-l’Ermite, voici le pavillon des Princes.

J’en ai déjà parlé grosso modo dans mes précédents chapitres, mais comme j’en sors, je vais y revenir rapidement, ne serait-ce que pour transcrire ici la dernière et fugitive impression d’un journaliste et d’un homme de lettres en face de ces pièces qui invoquent tant de souvenirs tragiques ou anecdotiques, à la veille même du premier coup de pioche.


V


Donc, le Pavillon des Princes comprend, au