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Et maintenant, il me semble que le moment est venu de quitter Sainte-Pélagie ; cependant, comme j’allais le faire, après être monté sur les promenades de la ronde du sommet des toits pour contempler une dernière fois toute cette prison qui va disparaître et le jardin de ma vieille tante qui est là, à mes pieds, avec ses hauts sycomores, en redescendant dans le chemin de ronde par l’escalier vermoulu qui conduit au toit, au milieu de la petite cour, devant la chapelle, voilà le panier à salade qui s’arrête, un gardien ouvre la porte et successivement le municipal fait descendre tout le monde, qui va s’alignant le long du mur ; beaucoup sont jeunes encore, et c’est là une tristesse que je ne puis supporter : il me semble toujours que la jeunesse, comme la vieillesse, devrait être bonne encore…

Mais je demande à monter à mon tour dans une case de la voiture cellulaire.

— Gare les petits habitants, me dit le gardien chef.

— Tant pis ! et me voilà assis dans la première cellule, mes genoux passent et tiennent juste sous la banquette de la seconde cellule. Je fais fermer la porte pour que l’illusion soit plus complète, on voit à peine clair et il me semble que l’on étouffe. Un homme gros comme Georges Berry ne tiendrait jamais là-dedans. Et je suis sorti de là sans la moindre vocation pour le métier de criminel…. et cependant comme il serait curieux de savoir pourquoi tous ces gens sont là ; car, s’il y en a de par