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nés depuis la guerre, et comme le père Goujon fait mine d’ouvrir ces nouvelles archives, je l’arrête d’un geste !

Par exemple, voilà un volume bien amusant : Prison fin de siècle — souvenir de Pélagie, illustrations de Steinlen, Paris, G. Charpentier 1891, par E. Gigout et Ch. Malato, avec la dédicace manuscrite suivante, signée des deux :

À Goujon, notre père nourricier, offert très amicalement.

Et l’excellent, homme, avec son fin sourire de vieux paysan normand, me montre son portrait dans une gravure qui le représente le long de sa maison, devant sa porte.

— On m’a représenté aussi, paraît-il, avec mon panier au bras, mais je n’ai jamais pu savoir dans quel ouvrage.

Tenez, voici le portrait, trait pour trait, de Mélanie, la chatte, morte maintenant, qui, pendant de longues années, a été la compagne fidèle des gardiens ; et, pour montrer qu’il est ferré sur son histoire ancienne, il ajoute malicieusement :

— Ça toujours été une bonne fille qui n’a jamais jeté son bonnet par-dessus les moulins, comme sa sainte patronne.

Et, changeant de conversation, il ajoute :

Voyez-vous, maintenant, mes enfants sont mariés, établis, j’en ai un qui est brigadier-chef à Dreux ; j’ai de petites rentes pour vivre heureux avec ma femme. Je vais aller un de ces jours trou-