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des champs de courses j’apporte la joie dans le pays, en l’assainissant. Je vais plus loin en Algérie, je plante des eucalyptus le long de mes pistes et j’éloigne ainsi à jamais les fièvres du pays. Ah ! si je pouvais seulement établir en ce moment des champs de courses à Madagascar avec des eucalyptus autour, nos troupes seraient sauvées au bout… de deux ans !

Tartarin. — Arrêtez, Prince, je suis ébloui.

Le Prince. — N’est-ce pas que mon projet est grandiose ? et puis, voyez-vous, je satisfais mon ardente passion pour les arbres.

Tartarin. — Je suis convaincu, Prince, que le Conseil municipal de Paris, ému jusqu’aux larmes, à une pareille nouvelle, va vous élever une statue équestre au Bois-de-Boulogne.

Le Prince de Sagan. — Vivent les arbres, tous même celui de la liberté !

Tartarin. — …faitement ! ! !

(Ils se serrent la main et se séparent silencieusement et l’on n’entend plus que le bruit de leurs larmes qui tombent goutte à goutte sur le tapis, tant est profonde leur émotion.)

N’est-ce pas que cette interview est palpitante d’intérêt ?