Page:Pourtalès - Deux Contes de fées pour les grandes personnes.djvu/100

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fraternel pour M. Joseph. Mais personne ne l’amusa davantage que la naine. Il lui versa à boire pour trinquer à sa bienvenue, la prit sur ses genoux, l’éleva à bout de bras, comme un poupon, lui fit cadeau de deux sous tout neufs, s’enquit de son nom, de son âge, et riait à faire trembler les vitres.

Marie l’aima dès le second jour. Ce fut d’abord le secret de l’office. Alphonse arrivait avec Paul, vers l’heure du dîner. Mais la naine depuis longtemps l’attendait. Quel sourire quand il ouvrait la porte ! Et le gros homme toujours réjoui :

— Bonsoir, mignonne !

La grosse voix de la pauton chatouille sa rate. Il lui fait des farces dont elle ne s’aperçoit pas, noircit un bouchon à la flamme d’une bougie, ordonne qu’elle ferme les yeux et lui dessine des moustaches et une barbe sur le visage. Il apporte des cartes postales illustrées, des pièces de monnaie fausses ou hors d’usage qui vont, là-haut, enfler le bas sous le matelas. Il conte des blagues épaisses auxquelles Marie ne comprend pas grand’chose mais qui font