Page:Pourtalès - Deux Contes de fées pour les grandes personnes.djvu/82

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commence à trouver que la farce fut poussée bien loin.

Mais peuvent-ils savoir, jeunes gens légers, qu’un tel évènement dépasse leur volonté et qu’ils n’y sont pour rien ? C’est qu’ils ne pensaient ni l’un ni l’autre à saint Gauzelin, trente-deuxième évêque de Toul, issu de l’illustre famille des Capet et fils naturel de Hugues. Or, Gauzelin, l’un des plus savants hommes de son temps, après avoir fait rebâtir à ses frais l’Abbaye de Fleury, détruite par un incendie, après avoir introduit dans le couvent de Saint-Epvre l’exacte observance de la règle de saint Benoît, avait fondé un monastère pour les femmes dans le village même où Marie était née. Et, bien que cette entreprise remontât jusqu’à l’an 950, le grand évêque et confesseur, double majeur, continuait de s’intéresser du haut du Paradis à l’humble paroisse lorraine et plus particulièrement aux femmes qui la peuplaient et qui ne trouvent plus aujourd’hui l’asile élevé par ses soins. (Car, en effet, il n’en reste que des pans de muraille délabrés, visibles encore derrière la maison du facteur, et c’est là qu’il met ses