Page:Pourtalès - Deux Contes de fées pour les grandes personnes.djvu/92

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oublie sur sa table de chevet. En nettoyant la chambre, Mlle Augustine les reprend une à une, les recommence, et Marie attend qu’elle soit partie à son tour. Alors elle met ses lunettes… Il en est d’une belle écriture facile : mais elles disent toujours la même chose : « je viendrai demain » ; ou bien : « je ne viendrai pas jeudi » ; ou bien : « puis-je venir cette semaine ? » Tandis que d’autres sont longues, longues, avec des lignes serrées, croisées, et bien mal écrites car la pauton ne peut déchiffrer qu’un mot ci et là. Il ne sait pas écrire celui-là ; il oublie toujours les points sur les i et les barres sur les t.

Et ceci enfin : aimer l’argent ! Sûr que ce n’est pas un péché. Monsieur le Curé l’aime bien, puisqu’il en demande pour ses messes. Suzon l’apprécie, puisqu’elle hésite à le donner pour payer des notes. Paul aussi, car ses poches en sont pleines : des francs, des sous, de gros écus bien épais. C’est une bonne chose. Il n’y a que les gueux et les voleurs qui n’aient pas d’argent. Ah ! par exemple, la Céline n’en a guère, ni le Charles ! Et c’est bien fait, c’est juste ; est-ce qu’ils en méritent, ces fainéants-là ? Marie, elle