Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/116

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tion dont elle la sentait l’objet. Elle voyait s’ouvrir sous les pas de son enfant une pente douce, aux perspectives obscures, et elle ne découvrait aucun moyen possible de l’arrêter sur ce chemin engageant. Tout ce qu’elle aurait pu dire à Élisabeth sonnait dans sa bouche comme un signal de rébellion.

Élisabeth n’éprouvait plus, en effet, à la vue d’André, le spasme d’indignation qui l’avait étranglée la première fois qu’elle l’avait aperçu étendu sur l’herbe, en face de leurs fenêtres.

Où qu’elle allât, elle trouvait toujours le jeune homme sous ses pas, et peu à peu l’irritation qui la bouleversait lorsqu’elle voyait la splendide maturité de sa mère attirer à elle toute l’attention du dehors faisait place à une sensation nouvelle, inconnue, très douce.

Assise à côté de la fenêtre, elle guettait tous les dimanches, immobile dans sa faction, la venue du jeune homme, et lorsqu’elle l’avait vu poindre sur la route, elle se levait,