Page:Pradez - La Revanche du Passé, 1900.djvu/72

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saisi la double impulsion et lui avait donné un sens. Mais lequel ?

— Tu me caches quelque chose, Élisabeth, dit-elle doucement. Pourquoi ai-je perdu ta confiance ? Il y a si longtemps que je l’ai perdue, mais pourquoi ?

Et elle posa ses mains sur les deux épaules fluettes, s’efforçant de rencontrer le regard fuyant.

Élisabeth se dégagea. Les traits maladifs exprimaient la souffrance.

— Écoute-moi, Élisabeth, reprit la mère à voix basse. Non… pas ainsi… regarde-moi.

Et elle prit entre ses mains le visage pâle, le força à se montrer et continua :

— Dis-moi ce que j’ai fait pour perdre ta confiance. Est-ce à cause de Gertrude ? Parce que tu ne l’aimes pas ? Est-ce à cause de cela, dis ?

— Parce que je ne l’aime pas ? protesta Élisabeth, c’est elle qui m’a toujours haïe, et pourtant, toi, tu l’aimes.

— Depuis que tu es au monde, dit