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Page:Premare - Lettre inédite du P. Premare sur le monotheisme des Chinois, edition Pauthier, 1861.djvu/28

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Tchou-hi, mais c’est un recueil de diverses explications tant conformes que contraires à celles de Tchou-hi ; ce qui montre que Tchou-hi n’est pas aussi généralement suivi qu’on voudrait le faire croire. Quand il s’agit des King, on le quitte encore bien plus aisément. Il n’a commenté que le Chi-king et le Y-king. Plusieurs savants le reprennent d’avoir donné un sens galant et lascif à bien des odes du premier de ces livres ; et pour l’Y-king, l’empereur Khang-hi et quantité d’autres docteurs le quittent et le réfutent assez souvent, comme il est facile de le voir dans les Commentaires de Khang-hi, appelés 周易折中 Tchéou-y-tche-tchoung[1]. Enfin dans la physique, le système de Lien-ki et de Tchou-hi est frondé dans plusieurs Iraités faits exprès qui se trouvent dans les huit derniers volumes du Sing-li-hoëi-toung.

Il est encore plus faux que Tchou-hi et les auteurs qui le suivent soient athées. Je l’ai déjà prouvé en exposant leur système, et je vais le faire encore plus efficacement en rapportant plus fidèlement les paroles de Tchou-hi et des autres philosophes. On ne peut mieux les justifier qu’en priant les gens équitables d’écouter seulement ce qu’ils vont dire.

1° On lit dans le Chouë-koua ces paroles : « Le Seigneur sortira de l’Orient[2] ; et Tchou-hi dit que le Seigneur

  1. L’édition du 易經 Y King intitulée Tchéou y tche tchoung, ou « le Y (King) des Tchéou, dans l’intérieur de laquelle édition toutes les choses inutiles (des Commentateurs) ont été retranchées, etc., » a été publiée par ordre de Kang-hi, comme celle des autres King ; mais les Commentaires que cette belle édition impériale (dont nous avons reçu récemment un exemplaire de Pé-king) reproduit, ne sont pas de Khang-hi, comme le dit le P. Prémare. Ces Commentaires sont ceux des critiques les plus célèbres, classés chronologiquement. (G. P.)
  2. Le Chouë-koua est un de ces petits traités qui se trouvent à la fin de l’Y-king. C’est là qu’on lit : 帝出乎震 ti tchou hoû tchin ; ce qui ne désigne pas plus le temps passé que le temps futur. (Pr.) Le P. Prémare n’est pas ici dans la vérité, nous devons le dire. Prise isolément, la phrase citée n’indique pas plus le passé que le futur, c’est vrai ; mais la suite du texte chinois ne permet pas de lui donner le sens futur. En effet, on lit dans la phrase suivante : 萬物出乎震 wén we tchou hoû tchin