Aller au contenu

Page:Prieur - Notes d'un condamné politique de 1838, 1884.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
197
notes d’un condamné politique.

lonie ; j’allai le trouver pour lui demander de l’occupation ; voyant que j’étais Canadien, il me répondit de suite qu’il m’emploierait volontiers, mais que malheureusement il ne pouvait m’offrir de travail que dans sa ferme, où travaillait déjà un de mes compatriotes.

Je n’avais pas l’embarras du choix, je m’engageai donc, et, le même jour, je me rendis à la ferme située dans le voisinage de Sydney, où je trouvai mon ami content de me voir le rejoindre. Nous travaillions sous la direction d’un chef de culture et de concert avec lui. M. Ducharme, à mon arrivée sur la terre, logeait seul dans une case assez semblable à notre cabane du chantier ; j’allai prendre logement avec mon ami.

Il y avait deux mois que nous travaillions sur cette ferme, lorsque nous rencontrâmes, le dimanche à l’église, nos amis du chantier canadien. Ils avaient abandonné leur exploitation de bois, parce que les ventes ne s’opéraient plus avec avantage ; car, jusque-là, leur commerce de bois de charpente, de planches et de bardeaux leur avait été très-profitable. Ils étaient à coup sûr, de toute la colonie, les hommes les plus capables et les plus entendus dans ce genre de travail ; mais le fait est que, en conséquence du trop grand nombre de bras inoccupés et de l’épuisement du capital, toutes les industries tombaient les unes après les autres.

Deux de nos anciens compagnons du chantier, MM. J. M. Thibert et F. X. Touchette, qui