Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 3.djvu/5

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vées qu’elles comportent. Le complément de ces fenêtres est formé de vitrerie très simple, mais de bon goût. Le tout est en bon état de solidité.

Observation :

« Il paraît, au dire de M. le Curé de cette paroisse, que les vitraux anciens garnissaient, autrefois, complètement de leurs sujets toutes les fenêtres de l’église, l’on aurait enlevé une partie de ces vitraux, il y a cent vingt ans environ, pour les transporter dans un musée de l’État. M. le Curé demande si l’on ne pourrait pas retrouver les vitraux disparus pour les remettre ensuite en leur ancien lieu et place.

Tous les différents fragments de vitraux existant actuellement dans cette église sont en bon état de conservation et d’une solidité convenable dans leur emplacement.


Église Saint-Gervais..

L’église Saint-Gervais est ornée de très belles verrières du commencement, d’autres du milieu du 16e siècle. Les grandes verrières de la nef à droite et à gauche, attribuées à Pinaigrier, ont été restaurées peu après la guerre par M. Lafaye. Les verrières du haut dans le chœur, représentant l’une le martyre de saint Laurent et l’autre le Christ guérissant le paralytique, ont été restaurées, la première par M. Lafaye et la seconde par M. Gsell-Laurent, vers la même époque que les précédentes. Ces vitraux sont en bon état de conservation et de solidité. Il subsiste dans une fenêtre située au haut du chœur également et dans deux fenêtres de transept à gauche et à droite des fragments importants de verrières qui sont dans un état de délabrement épouvantable ; malheureusement, le placement actuel des panneaux et le grand nombre de panneaux manquants ou n’appartenant pas à ces verrières en rend la lecture des sujets très difficile et leur restauration à peu près impossible, ainsi que l’a constaté il y a quelques années à peine M. Auburtin, architecte de l’arrondissement de cette église.

Sur les bas-côtés à gauche en entrant on voit encore plusieurs verrières 17e siècle, le baptême du Christ, saint Jean-Baptiste et un autre saint en costume d’évêque ; ces verrières ont été restaurées tout récemment et sont dans un bon état de solidité. Enfin, l’on doit signaler dans le fond à gauche deux verrières du 16e siècle, l’une, représentant saint Gervais et saint Protais devant le gouverneur et l’autre le Jugement de Salomon (cette dernière verrière très remarquable est attribuée à Jean Cousin). Elles ont été restaurées, la première par M. Lafaye, et la seconde par M. Joseph Félon, peu après la guerre, et sont dans un bon état de solidité. Pour terminer, nous devons citer les superbes verrières situées derrière le chœur de l’église et décorant le fond de la chapelle de la sainte Vierge. Ces verrières, du commencement du 16e siècle et retraçant en nombreux sujets l’histoire de la sainte Vierge, ont été restaurées en 1842 par la manufacture de Choisy-le-Roi, et leur état actuel de solidité serait assez bon si les fers avaient été choisis plus longs et pouvant s’engager plus avant dans la pierre des meneaux, ce qui eût ajouté considérablement de solidité à la pose et à la durée des vitraux.

Nous reparlerons prochainement des verrières anciennes existantes dans les vieilles églises de Paris, savoir : Saint-Étienne-du-Mont, Saint-Eustache, Saint-Nicolas-du-Chardonnet, Notre-Dame de Paris, la Sainte- Chapelle, etc., etc.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, votre tout dévoué serviteur.


Henri Carot,


Peintre-verrier,


16, rue Boissonnade, à Paris. »

M. le Président propose à la Commission de témoigner tous ses sentiments de gratitude à M. Carot pour son obligeance et rend hommage à sa compétence et à son érudition. (Assentiment.)

Le renvoi à la 1re Sous-commission est prononcé.

M. Brown fait savoir que M. Carot a déjà établi un travail semblable pour la Commission des monuments historiques, et que l’on pourrait arriver à sauver les admirables verrières de nos églises, si le Conseil municipal, intéressé par un vœu de la Commission du Vieux Paris, consentait à attribuer des fonds à ces réparations.

Une combinaison, partageant la dépense de restauration en trois parts égales : l’État, la Ville et la Fabrique, aurait bien des chances de réussir.

Renvoyé pour étude et rapport aux 1re et 3e Sous-commissions.

M. le Président signale le prochain déménagement de l’Académie de médecine, fondée en 1820, dont le premier siège fut établi rue