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MM. Detaille et Cain proposent de faire établir une maquette par M. Jambon, peintre-décorateur.

Approuvé.


M. Alfred Lamouroux dit qu’avant de procéder aux commandes de reproduction des aspects des bords de la Bièvre, il est nécessaire de demander à M. Bechmann communication des photographies que son service a prises avant et pendant l’exécution des travaux.

Adopté.


La proposition de reproduction de la maison rue Daubenton, no  41, est renvoyée à la 3e Sous-commission.


M. le Président résume les différents avis émis en ce qui concerne la maison dite de la Reine-Blanche :

1° Par M. Guiffrey, qui a proposé le classement par la Commission des monuments historiques ;

2° Par d’autres membres de la Commission, qui ont demandé que la Ville conserve ce vieux souvenir.

La Commission émet un avis favorable à ces.deux solutions, qui tendent à la conservation de la maison.

L’incident est clos.


Reproduction du plan de Verniquet.

M. Gosselin-Lenôtre demande qu’il soit mis à l’usage des membres de la Commission des reproductions du plan de Verniquet dressé à l’échelle des plans de l’Album des vingt arrondissements de Paris.

MM. Mareuse et Sellier disent que ces plans existent en deux états : l’un sur papier fort, l’autre sur papier parchemin ; ce dernier facilite les recherches et les travaux par la Commodité de superposition sur les plans modernes.

M. Mareuse propose que des exemplaires de Ces plans, dans les deux états, soient mis a la disposition des membres qui ne les possèdent pas encore.

Cette proposition est adoptée.


2e Sous-commission.

M. Alfred Lamouroux donne lecture du rapport de M. l’architecte Sauvageot sur le projet de restauration de l’église Saint-Pierre de Montmartre :


« Rapport de l’architecte sur le projet, de restauration de l’église Saint-Pierre de Montmartre.

Dès les premiers siècles de l’ère chrétienne d’importants édifices religieux ont été érigés sur la butte Montmartre. Aux temples païens de l’époque gallo-romaine ont succédé diverses chapelles bâties successivement sur l’emplacement même occupé aujourd’hui par l’église Saint-Pierre.

D’après la tradition, la première de ces églises aurait été édifiée au viie siècle et placée sous le vocable de Saint-Denis. Détruite par un ouragan, elle aurait été refaite entièrement vers le milieu du xe siècle. De ces édifices antérieurs il ne subsiste rien aujourd’hui, sauf les colonnes en marbre et les chapiteaux gallo-romains, déjà utilisés probablement dans les premiers monuments chrétiens et réemployés de nouveau dans la construction de l’église rebâtie au cours de la première moitié du xiie siècle.

C’est à cette dernière reconstruction qu’appartiennent les parties principales de l’église actuelle. Deux faits cités par l’abbé Lebeuf permettent de fixer exactement l’époque de cette réédification, que les fouilles récentes et sondages opérés récemment ont montré avoir été totale. En 1133 les moines du prieuré de Saint-Martin-des-Champs cédaient au roi Louis-le-Gros les terrains et l’église de Montmartre, et, en 1134, ledit roi dotait richement le nouveau monastère, dont les religieuses bénédictines firent alors rebâtir l’église pour leur usage en même temps que le service de la paroisse. En 1147, la consécration solennelle de la nouvelle église fut faite par le pape Eugène III, assisté de saint Bernard et de Pierre le Vénérable, abbés de Clair vaux et de Cluny.

C’est donc entre les années 1135 et 1147 qu’eut lieu la reconstruction dont il s’agit ; ce qui est d’ailleurs bien en rapport avec le caractère archaïque des parties subsistantes de l’église rebâtie en ce moment.

Or, comme je l’ai démontré dans ma noté sur les fouilles et sondages opérés en mars 1898, il est à remarquer que cette église était