Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 6.djvu/11

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à partir de l’ancien sol, soit plus de huit mètres au-dessous de la rue actuelle de l’École-de-Médecine.

« Cette situation permet d’assigner une date fort reculée à la construction en question. Il convient de remarquer que, dans tout le terrain sur lequel s’édifient les derniers bâtiments de la nouvelle École de médecine, on constate l’existence de plusieurs couches superposées de constructions concordant avec les traces de plusieurs surélévations du sol primitif. Au niveau le plus inférieur, un peu plus bas que celui assigné au recouvrement du puisard, vers trois mètres en-dessous de la rue actuelle, on devait se trouver à la hauteur du chemin gallo-romain devenu la rue des Cordeliers, lorsque le couvent des Cordeliers fut fondé en 1250.

« Le niveau inférieur est caractérisé par des traces de tombeaux gallo-romains dont la présence a été constatée pendant les dernières fouilles,

« Au-dessus on rencontrait des restes de substructions qui appartenaient probablement au premier établissement des Prémontrés ou à quelqu’une des neuf petites maisons acquises par eux en 1255, après la première maison de Pierre Sarrazin, achetée en 1252 à la veuve de Jean Sarrazin. Plus tard, probablement vers 1285, les religieux firent établir une première chapelle, remplacée par celle commencée en 1618, qui a été démolie l’année dernière.

« Sur le croquis no 1 ci-annexé on voit que la fondation du mur latéral de la chapelle traverse la construction circulaire qui vient d’être retrouvée ; les constructeurs s’arrêtèrent avant d’arriver au fond, ils restèrent à environ quatre-vingts centimètres au-dessus et trouvant le terrain insuffisamment résistant placèrent, au-dessus de plusieurs pieux, deux semelles en bois encore presque intactes, sur lesquelles ils montèrent leur mur, qui n’était au surplus qu’un remplissage en dessous d’un grand arc de décharge passant au-dessus du puisard.

« Les nouveaux bâtiments de l’École de médecine vont aussi avoir des murs se fondant au même point, le mur circulaire ne sera pas démoli, mais l’ancien vide déblayé à nouveau se remplit en béton.

« Un peu plus loin, au-dessous du bâtiment en aile de la cour d’honneur dernièrement démoli, on a rencontré plusieurs voûtes anciennes qui avaient été conservées dans les caves de l’édifice de Gondoin, l’une d’elles va encore subsister dans les nouvelles constructions.

« Paris, le 22 juin 1898.
L’architecte de la 5me section,
Signé : Charles Duprez. »

M. Charles Lucas propose d’adresser à M. Charles Duprez des remerciements pour ces deux intéressants rapports. Il estime qu’il y aurait grand profit pour la Commission si tous les architectes de la Ville voulaient bien devenir ses collaborateurs en lui adressant des communications du genre de celles dont il vient d’être donné lecture.

Des remerciements sont adressés à M. Charles Duprez pour ses deux rapports.


TRAVAUX DES TROIS SOUS-COMMISSIONS.
1re Sous-commission.

1o Lettre de M. Tardu au sujet du théâtre de Nicolet à la foire Saint-Laurent.

M. le Président dit que M. Tardu a été prié par lettre d’indiquer un rendez-vous pour produire les renseignements à l’aide desquels les allégations contenues dans sa lettre auraient pu être contrôlées par la Commission. Aucune réponse n’est parvenue.

L’ordre du jour est prononcé.

2o Organisation de délégations de la 1re Sous-Commission.

M. le Président fait savoir que l’abondance des communications qui sont faites à la 1re Sous-Commission, relativement à des vestiges intéressants qui sont sur le point de disparaître ou à des constatations qui doivent être faites d’urgence, a nécessité l’organisation de délégations entre lesquelles le territoire de la ville a été partagé.

Le tableau suivant indique la répartition des arrondissements municipaux entre les membres de ces délégations :

1er, 2e, 3e, 4e arrondissements. — MM. Alfred Lamouroux, Laugier, John Labusquière, Tourneux, Lucien Lambeau et Ch. Sellier.

5e arrondissement. — M. Jules Périn.