Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 6.djvu/12

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6e arrondissement. — M. Laugier.

7e arrondissement. — MM. Longnon, Gosselin-Lenôtre.

8e arrondissement. — MM. Chassaigne Goyon, Quentin-Bauchart.

9e arrondissement. — M. Charles Normand.

10e arrondissement. — MM. Charles Lucas, Tesson.

11e, 12e arrondissements. — MM. Gosselin-Lenôtre, Tesson.

13e arrondissement. — M. Guiffrey.

14e arrondissement. — MM. Gosselin-Lenôtre, Tesson.

15e arrondissement. — MM. Le Vayer, Tesson.

16e, 17e arrondissements. — MM. Chassaigne Goyon, Quentin-Bauchart.

18e arrondissement. — MM. Charles Normand, Breuillé, Ch. Sellier.

19e, 20e arrondissements. — MM. Gosselin-Lenôtre, Tesson.

M. Lucien Lambeau, au nom de la délégation des opérations de voirie, donne lecture du rapport ci-après sur le prolongement de la rue des Lions-Saint-Paul :

« Messieurs,

« Une opération de voirie de peu d’importance, le prolongement de la rue des Lions-Saint-Paul, va faire disparaître les derniers vestiges du célèbre monastère des Célestins dont les admirables richesses d’art ont été pompeusement décrites par tous les auteurs qui, selon l’expression de Sauvai, « ont écrit de Paris ».

« Les bâtiments qui vont tomber pour faire place à des maisons de rapport sont compris dans le triangle de terrain situé entre le boulevard Henri-IV, le quai des Célestins et la rue du Petit-Musc.

« Le projet de lotissement vient d’être dressé par l’Administration municipale.

«Outre les constructions parasites établies dans ce triangle sur l’emplacement de l’ancienne église des Célestins, démolie en 1849, se trouve un grand bâtiment d’une belle ordonnance, éclairé par de hautes fenêtres et décoré, dans son milieu, d’un fronton triangulaire orné d’un beau motif sculpté dans le goût de la Régence et daté de 1730.

« Cette date de 1730 est évidemment l’âge de la construction.

« Or, nous trouvons dans Piganiol les lignes suivantes : « En 1730 on a bâti un grand corps de logis où sont les infirmeries. »

« Le bâtiment qui est encore debout est-il celui cité par Piganiol ? Il y a tout lieu de le croire.

« À la partie orientale de cette construction se voit un escalier de grande allure et dont la rampe en fer forgé est d’un dessin intéressant quoique peu chargé, sauf cependant le départ et les tournants qui sont curieusement ouvragés.

« Le haut de cette cage d’escalier est décoré de pilastres à feuilles d’acanthe et son plafond est orné d’un cercle à forte moulure semblant être le cadre d’une peinture.

« À ce sujet, nous trouvons encore dans Piganiol le passage suivant :

« Le grand escalier est commode et bien tourné. Le plafond a été peint par Bon Boullongne qui y a représenté Saint-Pierre de Morron enlevé par les anges. Cet escalier, de même que la plupart des édifices du monastère, ont été bâtis l’an 1682, en la place des anciens qui menaçaient ruine et sont également magnifiques et commodes. »

« D’un autre côté, nous lisons dans un ouvrage récemment publié par M. de Champeaux :

« Les bâtiments conventuels ont été inexorablement rasés à l’exception d’une aile reconstruite au XVIIe siècle. On y voyait, il y a peu de temps encore, une cage d’escalier à rampe de fer avec les restes d’une fresque de Bon Boullongne, la glorification de Pierre de Morron, fondateur des Célestins, qui décorait le plafond, mais ces derniers vestiges viennent de s’effondrer. »

« L’escalier que nous avons vu, dont la conservation est, d’ailleurs, parfaite, est-il celui dont parlent Piganiol et M. de Champeaux, et que tous deux indiquent comme ayant été construit au XVIIe siècle ?

« La fresque de Bon Boullongne n’est plus là pour répondre, et la grande allure que nous lui reconnaissons plus haut ne semble pas approcher de la magnificence dont le qualifie Piganiol, peu coutumier, on le sait, de descriptions exagérées.

« Quoi qu’il en soit, il est fort intéressant ; c’est le seul point que nous voulions en retenir et, au moment où il va disparaître pour jamais, nous demandons qu’une vue en soit prise ainsi que du fronton triangulaire et de son motif sculpté.