Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 8.djvu/13

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de 64 ans[1] ; qu’on l’enterra avec beaucoup de magnificence dans l’abbaye de Saint-Étienne de cette ville, et que la ville de Dijon, reconnaissante des témoignages d’affection singulière qu’il lui avait donnés « par divers beaux ouvrages », fit les frais de ses obsèques magnifiques.

Mais l’abbaye de Saint-Victor, jalouse de conserver les cendres d’un homme « qui avait été l’ornement de son siècle et d’elle-même en particulier », voulut les recouvrer. La ville de Dijon les lui disputa quelque temps, « et ce ne fut pas sans peine qu’elle sacrifia ce précieux dépôt aux ordres et à l’obéissance qu’elle devait à M. le prince de Condé qui les fit transporter à Paris, à ses frais, dans l’abbaye de Saint-Victor ». (La Vie et les bons mots de M. de Santeuil ; Amsterdam, 1752, p. 22-23).

C’est en 1818 que les restes du poète Santeuil, avec l’épitaphe composée par Rollin, ont été placés dans l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

M. Charles Lucas dit que l’on peut remarquer dans la chapelle Sainte-Catherine de cette église un tableau de Restout représentant le baptême du Christ. Ce tableau, qui a été par quelques personnes, et à la suite d’une extraordinaire aberration, attribué à Corot, est coupé en deux dans toute la longueur de la toile. Il demande à la Commission si des démarches ne pourraient pas être faites pour sa restauration.

M. Brown répond que, le tableau étant la propriété de la fabrique, la Ville n’a pas à intervenir.

M. le Président répond que la Commission du Vieux Paris peut toujours signaler le cas à l’Administration compétente.

M. Charles Lucas pense que l’on pourrait faire une démarche auprès de la fabrique.

M. Brown répond qu’elle refusera probablement de faire la restauration.

M. André Laugier estime que la fabrique devrait alors donner le tableau à la Ville, qui se chargerait de le restaurer.

La Commission décide que M. le chef de service des Beaux-arts de la Ville sera prié de signaler à qui de droit le mauvais état de l’œuvre de Restout.

rapport de m. charles lucas sur le congrès de l’art à bruxelles


M. Charles Lucas donne lecture du rapport ci-après :

« Messieurs,

La Commission du Vieux Paris s’est déjà intéressée au premier Congrès international de l’Art public qui a été tenu à Bruxelles, avec excursions à Malines, Gand, Bruges et Liège, du 23 au 29 septembre 1898.

Dès sa séance plénière du 2 juin la Commission entendait la lecture du questionnaire du Congrès et en décidait l’impression in extenso au procès-verbal de cette séance (Voir Procès-verbal V, p. 19-21), et, le 7 juillet suivant, la Commission me faisait l’honneur de me déléguer pour la représenter au Congrès.

Je n’ai pu, dans la séance de rentrée du 6 octobre, que vous dire le bienveillant accueil que votre délégation m’a valu de la part de tous, et aussi vous annoncer que, sur la proposition de M. Lampué, vice-président du Conseil municipal de Paris et l’un des délégués de ce Conseil, proposition appuyée par M. Bernaert, ministre d’État de Belgique, président du Congrès, et reprise en assemblée générale de clôture par M. Léon Bourgeois, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-arts de France, le deuxième Congrès international de l’Art public aura lieu à Paris pendant l’Exposition universelle internationale de 1900.

Aujourd’hui, ayant reçu de M. Eugène Brœrman, secrétaire général, le texte officiel des vœux adoptés par le Congrès, je puis insister auprès de vous sur l’importance de certains de ces vœux au point de vue des études et des efforts que fait la Commission du Vieux Paris dans le but de conserver les anciens monuments et les aspects de notre ville, de les faire mieux apprécier par tous, et aussi d’en mieux faire connaître l’histoire.

Mais quelques mots ne seront pas inutiles pour rappeler l’organisation du Congrès et les fêtes et les excursions qui ont alterné avec ses travaux.

Organisé, sous le haut patronage du roi,

  1. L’empoisonnement de Santeuil par un verre de vin, où le duc de Bourbon aurait, en matière de plaisanterie, vidé sa tabatière, se trouve absolument démenti par les mémoires du président Bouhier.