Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 8.djvu/15

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Je ne sache pas qu’il existe guide de ville plus complet et mieux fait, aussi, après avoir rendu justice à ses auteurs, M. Ch. de Flou, pour le texte, et M. V. de Duyne, pour les illustrations, je me permets d’attirer tout particulièrement l’attention de la Commission sur ce que de pareils ouvrages peuvent servir à bien faire connaître les villes et leurs monuments, d’autant plus que, pour Bruges, pour Ypres et peut-être pour quelques autres villes de Belgique, toutes les vues imprimées dans ces volumes existent en clichés pour projections lumineuses et peuvent être mises, pour les conférences scolaires, à la disposition des institutions qui en font la demande à M. Vivon de Duyne, régenta l’École moyenne de l’État, à Ypres.

Vous penserez, Messieurs, qu’il y a là un puissant moyen à employer pour bien faire connaître et aimer les beautés d’une ville comme Paris et que peut-être l’attention du Conseil municipal pourrait être attirée sur les mesures à prendre en vue de propager la préparation de pareils guides consacrés à Paris et à ses différents quartiers, guides qui seraient mis, avec un certain nombre de clichés, à la disposition des instituteurs qui en font la demande.

De telles préoccupations semblent, au premier chef, rentrer dans les intentions qui ont présidées à la constitution de la Commission du Vieux Paris et doivent me faire excuser de vous avoir retenus si longtemps sur la visite de la ville de Bruges.

En dehors du vœu relatif à la tenue à Paris, en 1900, du deuxième Congrès international de l’Art public, et du vœu rendant hommage aux efforts des municipalités belges pour la restauration des monuments du passé, le Congrès, après examen des questions réparties par études dans ses trois sections, a adopté, à la suite de discussions en assemblées générales, de nombreux vœux dont je vous demanderai de vouloir bien ordonner l’insertion en annexe de ce rapport (Voir plus loin, page 16) ; car ils traitent de questions d’art public connexes et dont nous ne saurions nous désintéresser, me bornant aujourd’hui à retenir plus particulièrement votre attention sur quelques-uns de ces vœux qui rentrent dans le cadre de nos études habituelles.

C’est ainsi que, dans la 1re section (l’Art public au point de vue législatif et réglementaire), le Congrès a adopté, après un fort remarquable rapport de M. F. Holbach, le principe de l’intervention des pouvoirs publics en matière d’art public et émis le vœu de voir combattre légalement les excès de réclame de mauvais goût qui déparent l’aspect des villes et des campagnes ; le Congrès a, en revanche, ajourné à la prochaine session une proposition tendant à déclarer propriété privée d’art public des objets déterminés dont leur propriétaire garderait la jouissance, mais qu’il ne pourrait ni détruire ni cacher.

Dans la IIe section (l’Art public au point de vue social), de nombreux vœux ont été étudiés en section et adoptés en assemblées générales en vue de :

1o La création d’un Office national centralisant les programmes des divers monuments projetés ;

2o L’enseignement obligatoire, dans les écoles de tous les degrés, du dessin, du chant, de la gymnastique et de l’histoire de l’art, enseignement réalisé, au moins en partie, dans les écoles et par les soins des municipalités de villes comme Bruxelles et Paris, mais qui n’existe pas ou laisse beaucoup à désirer dès que l’on s’écarte des grandes villes ou des banlieues de ces villes ;

3o L’organisation plus esthétique et plus méthodique des musées et des expositions ainsi que la création de musées intercommunaux d’échanges de reproduction d’exemples d’art public ;

4o L’organisation des concours publics et la réorganisation des concours dits de Rome, dernière question qui comporte des solutions différentes suivant l’organisation même de l’enseignement supérieur des beaux-arts dans les diverses nations représentées au Congrès ;

Mais ce sont surtout les vœux étudiés dans la IIIe section, l’Art public au point de vue technique, vœux discutés et adoptés dans l’assemblée générale de clôture sous la présidence de M. Léon Bourgeois, assisté de M. Bernaert, de M. Lion, de Bruges, de M. Henri Roujon, directeur des Beaux-arts, et du bureau général du Congrès, qui doivent intéresser la Commission du Vieux Paris et aussi d’autres Commissions relevant de la municipalité parisienne.

C’est ainsi que le Congrès, après avoir, sur le rapport de M. Marius Vachon, émis le vœu de voir plus de liberté et plus de décentralisation dans l’administration et la direction des académies et des écoles d’art, a demandé que, en ce qui concerne particulièrement les écoles d’application pour les métiers d’art, ces écoles soient administrées et dirigées par les délégués des associations représentant, devant