Page:Procès-verbal de la Commission Municipale du Vieux Paris, 1898, 8.djvu/6

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de voir la Commission du Vieux Paris si peu tenue au courant des découvertes faites dans les fouilles, si nombreuses en ce moment à Paris. Il ajoute que M. Ch. Sellier, chargé du service des fouilles pour le musée Carnavalet, parvient, à grand’peine, à être renseigné sur les fouilles entreprises dont la notification ne serait faite, paraît-il, qu’aux Pompes funèbres, au service des Pompiers et aux journaux la Lanterne et la Liberté.

M. Quentin-Bauchart dit qu’il a vu, il y a quelques heures, au coin de la rue des Bourdonnais, des fragments en plâtre de sarcophages mérovingiens, extraits d’une fouille et laissés sur la voie publique à la merci des passants.

La Commission décide que des remerciements seront adressés à M. Pérès pour son intéressante communication.

M. Charles Sellier rend compte que, sur l’avis donné par M. le conducteur Pérès relativement à la découverte d’une première pierre de fondation gravée du nom de Bontemps et datée de 1649, il s’est immédiatement rendu à l’endroit indiqué avec MM. Lamouroux et Augé de Lassus, afin de procéder à la constatation de cette découverte.

Suivant les informations recueillies sur place, cette pierre a été rencontrée à environ 10 mètres en amont du puits n° 5, c’est-à-dire vis-à-vis le n° 190 de la rue Saint-Honoré. Elle reposait sur un fond de sable de rivière, à 4 m. 10 c. au-dessous du sol actuel, et faisait corps avec un reste de mur placé dans la direction de la rue des Bons-Enfants. Il résulte de cette découverte qu’il y avait eu là un fragment de maçonnerie ayant fait autrefois partie d’une maison bâtie pour un personnage dont la qualité, révélée par l’inscription, indique suffisamment le degré d’importance.

En effet, les mémoires du temps font souvent mention de ce Bontemps, premier valet de chambre de Louis XIV, qui fut aussi gouverneur de Versailles et de Marly, et qui mourut, le 17 janvier 1701, âgé d’environ quatre-vingts ans. Saint-Simon, si peu enclin d’habitude à la louange de ceux qui n’étaient pas de son rang, a cependant consacré à la mémoire de Bontemps deux à trois pages assez élogieuses, où il vante le dévouement discret de ce serviteur à l’égard de son roi. C’est Bontemps qui disposa et servit la messe nocturne qui fut dite à Versailles et où le roi épousa Mme de Maintenon, Lui-même s’était aussi marié en secret avec une demoiselle Roche, mère de La Roche qui suivit le roi d’Espagne et fut son premier valet de chambre. Obligeant, désintéressé et discret, Bontemps fut regretté à la Cour, à Paris et dans les provinces. Il laissa deux fils qui, paraît-il, ne lui ressemblèrent en rien, et ne songèrent qu’à trafiquer des charges dont ils avaient hérité. L’aîné eut sa survivance de premier valet de chambre du roi, l’autre de premier valet de la garde-robe.

M. Alfred Lamouroux nous a communiqué une suite de dessins d’Oudry dédiés, en 1738, à l’aîné, dans les termes suivants : « À messire Louis Bontemps, premier valet de chambre ordinaire du roy, gouverneur du palais des Tuileries, bailli et capitaine des chasses de la varenne du Louvre, chevalier, commandeur, prévôt, maître de cérémonie de l’ordre de Saint-Lazare et de N. D. du Mont-Carmel ».

M. le Président pense que la maison de Bontemps doit avoir fait le coin de l’ancienne rue aux Chantres et de la rue Saint-Honoré. Il annonce que la pierre a été sciée et l’inscription envoyée au musée Carnavalet.

Lettre de M. le Syndic de la municipalité de Naples annonçant l’envoi d’un plan de cette ville et d’un album de vues de ses principaux édifices.

M. Charles Lucas a examiné avec M. R. Brown l’envoi fait par M. le Syndic de la ville de Naples.

Cet envoi comprend :

1° Sous le titre de Piano di Risanamento della Città di Napoli, un carton de « deux cents feuilles », demi-folio, à l’échelle de 1/200e, représentant les projets de transformation de cette ville ;

2° Sous le titre de Napoli antica, un album de « cent dix-huit planches », demi folio, chromolithographiées et accompagnées d’un texte par M. le professeur Raffaele d’Ambra (Naples, 1889).

Le mode assez économique de reproduction de ces planches, à l’aide de quatre couleurs seulement, paraît à M. Lucas pouvoir — en vue de la participation de la Commission du Vieux Paris à l’Exposition de 1900 — être appliqué à quelques-unes des aquarelles de même format déjà réunies cette