Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/258

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une science : elle a par conséquent un degré de certitude dont il n’est pas possible de douter. Elle est une science humaine qui se lie intimement à toute sorte de connaissances : elle est donc faillible ; et quels que soient les progrès qu’elle peut faire encore, elle n’arrivera jamais au-delà de ces limites qui contiennent l’imperfection de l’homme.

La Société remercie M. L. Paillé de son intéressante communication. Elle est heureuse de compter sur la promesse qu’il a faite d’un travail relatif à la climatologie du pays Castrais ; elle ne doute pas que cette étude ne réunisse le double mérite d’un intérêt réel et d’une utilité pratique.


M. V. CANET rend compte des notions élémentaires de grammaire comparée, publiées par M. Darolles, professeur à Sorèze.

Ce petit volume est, sous un titre modeste, une œuvre importante, fruit d’un travail patient et d’une longue expérience. Il est destiné à l’enseignement, et semble, par son but même, devoir se contenter d’un succès restreint et d’une estime bornée. Il n’en sera pourtant pas ainsi. Le livre de M. Darolles ne convient pas seulement aux maisons d’éducation : il peut être utilement consulté par tous ceux qui ne veulent pas se servir d’une langue sans savoir ce qu’elle est, et sans comprendre ses ressources.

On sait combien sont nombreux et importants les avantages de la comparaison dans l’étude des langues. Connaître les règles et les modèles, sans se rendre compte de ce qu’ils doivent à un idiome et à un génie différents, c’est se contenter des apparences, et renoncer à ce qui fait la vie et met en relief la beauté. Les langues ne sont pas isolées : elles ont entre elles des rapports qui résultent de leur liaison intime avec la nature de l’esprit