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par là que les protestants s’emparèrent de la ville en 1574, une maison, une tour et une courtine avec les accessoires à la Portanelle, les ruines et l’emplacement de la maison du seigneur de Roquecourbe, démolie par vengeance pendant les troubles ; enfin les remparts avec leurs dix portes et corps-de-garde, subsistèrent jusqu’en 1629, où ils furent rasés par ordre de Richelieu.

De cette époque jusqu’en 1789, les changements ne sont pas considérables. Seulement, il y avait une tendance à quitter la ville. L’exemple venait d’en haut. Michel de Tubœuf avait bâti l’évéché.

Les casernes furent construites en 1750, et le jeu du Mail qui avait été planté en 1674, par le duc de Rohan, fut replanté, par la ville en 1674. Un plan fait par Samuel Picard, marchand, permet de se rendre compte de la forme et du développement de la ville à la fin du XVIIe siècle.

Quant aux personnes, Castres renfermait, en 1674, un gouverneur, un sénéchal ; un procureur général, un lieutenant principal au sénéchal, un juge ordinaire de la ville et comté, un lieutenant criminel, un juge d’appeaux, un procureur du roi ; 14 nobles jouissant de tous les priviléges de bourgeois de Castres ; 34 avocats et docteurs en droit ; 40 bourgeois ; 17 marchands en gros ; 62 marchands au détail ; 7 notaires ; 3 médecins ; 8 chirurgiens ; 2 procureurs ; 1 imprimeur ; 1 apothicaire.

On doit remarquer que la ville renferme un seul travailleur de terre ; que l’industrie de la fabrication des draps occupe 30 chefs ouvriers, que le commerce a 79 représentants à des degrés divers.

Dans les professions libérales, le chiffre de 34 avocats s’explique par la présence de la chambre de l’édit qui, en 1674, venait à peine d’être supprimée. Cent ans après, le nombre des avocats est réduit à 4.